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La lettre de Mahieu au président de la Cour d'Assise d'Arlon (Daneels et la K7 vidéo)

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Juliemelissa121

Bruxelles, le 6 mai 2004.

Monsieur Paul DE GRY SE

Procureur du Roi

Annexe du Palais de Justice

Rue des Quatre-bras 13

B – 1000 Bruxelles

Monsieur le Président,

Concerne : Dutroux et consorts

 

La loi charge votre honneur et votre conscience d’employer tous vos efforts pour favoriser la manifestation de la vérité. À cette fin, elle vous investit d’un pouvoir discrétionnaire, en vertu duquel vous pouvez prendre sur vous tout ce que vous croirez utile pour découvrir la vérité.

Vous trouverez en annexe la lettre et les documents que j’ai adressés le 7 avril 2004 à Monsieur Paul DE GRYSE, procureur du Roi de Bruxelles.

Vous constaterez qu’ils sont d’une importance extrême, car ils tendent à établir que Mademoiselle Julie LEJEUNE et Mademoiselle Mélissa RUSSO ne sont pas mortes de faim mais de viols, de sévices et de tortures.

Même s’ils ne les ont pas infligés, les accusés ou l’un d’eux ont livré les petites filles à leurs « consommateurs » et bourreaux, directement ou indirectement. Ils leur ont donc prêté une assistance telle que, sans leur intervention, le crime n’eût pu être commis.

Agréez, Monsieur le Président, l’expression de mon respect.

 

LETTRE 2

 

Bruxelles, le 7 avril 2004.

Monsieur Paul DE GRY SE

Procureur du Roi

Annexe du Palais de Justice

Rue des Quatre-bras 13

B – 1000 Bruxelles

 

Monsieur le Procureur du Roi,

Concerne : Pour information et à toutes fins que de droit

 

 

Après mure réflexion et avoir pris avis auprès de diverses autorités, je considère comme mon devoir de porter à votre connaissance les faits dont j’ai été le témoin bien involontaire. Ils sont exposés en annexe.

Cette initiative trouve son fondement et sa justification dans des considérations d’ordre aussi bien moral que judiciaire.

 

En effet, il n’est pas tolérable de tenter de discréditer la plus haute autorité de l’église catholique de

Belgique il n’est pas concevable qu’une personne ayant connaissance de faits délictueux graves omette d’en référer aux autorités judiciaires compétentes.

 

J’ai suffisamment de lucidité pour évaluer la faiblesse, sur le plan purement judiciaire, de certains faits évoqués. Néanmoins, j’ai personnellement été le témoin direct d’événements dont j’entends vous informer par la voie officielle. Il vous est loisible d’y réserver les suites qui s’imposent.

 

Vous me permettrez de souligner que si la force probante des déclarations rapportées par X est toute relative, il n’en va pas de même pour les réactions du Cardinal DANNEELS qui semble vouloir accumuler des initiatives qu’il eût été préférable d’éviter tout en omettant de prendre, ne fût-ce qu’une seule, des initiatives qui s’imposent en toute logique.

 

Sa réaction est à tous égards illogique et incompréhensible et c’est bien évidemment ce dernier point qui pose problème, principalement dans le chef d’une personnalité de cette qualité.

 

Je reste bien évidemment à votre entière disposition.

 

Veuillez agréer, Monsieur le Procureur du Roi, l’expression de toute ma considération.

 

 

Annexes :

To whom it may concern

Relation objective de la visite au Cardinal Godfried DANNEELS

 

 

Mercredi 3 1 déc. 2003

X dépose au Vatican une enveloppe contenant des documents tendant à démontrer que l’actuel archevêque de Belgique protège les pédophiles.

 

Mais en Belgique il est loin d’être le seul.

 

Pour X, le problème est que le cardinal DANNEELS proclame vouloir les combattre.

Lors de l’élection éventuelle du futur pape, X et ses amis de la loge ne souhaitent pas que le cardinal ait la moindre chance. Afin d’arriver à leurs fins, la démarche entreprise s’inscrit dans le cadre d’une tentative de le déstabiliser et d’attenter à sa crédibilité.

 

Il s’agit en fait de chantage pur et simple.

 

La réalité de cette démarche sera confirmée par deux autres sources.

 

Ce procédé est aux yeux d’Albert MAHIEU totalement inacceptable mais, dépourvu d’évidence matérielle, il ne peut rien entreprendre dans l’immédiat.

 

 

Dimanche 11 janv. 2004

Première réunion de travail avec X. Elle sera suivie d’autres.

Albert MAHIEU connaît X depuis de nombreuses années et a eu l’occasion de rencontrer son avocat Y en sa compagnie à deux reprises.

Il apprendra petit à petit une série de détails confirmant ses craintes originales.

 

 

Jeudi 15 janv. 2004

Réunion de travail à 19 h 00 dans le bureau d’Albert MAHIEU au boulevard Lambermont avec X et son avocat Y.

 

Ce dernier est déjà arrivé depuis 20 minutes lorsque X arrive.

Il est particulièrement remonté et agité. Très nerveux, il déclare que la « coupole gantoise » lui fait enfin confiance ; il a visionné une cassette dont il a immédiatement, prétend-il, mis une copie en lieu sûr.

Il fait comprendre, sans être très clair, que sa source serait (proche de ?) la Sûreté d’état.

 

L’enregistrement, en couleur et sonorisé, atteste du calvaire qu’ont enduré Julie et Mélissa avant d’être mises à mort, dans des circonstances atroces, par un bourreau masqué qui officie en présence d’un groupe de dix à douze personnes.

 

Préalablement à leur mise à mort, toujours d’après les déclarations de X, le film montre on ne peut plus clairement que les petites apparaissent à l’écran alors qu’elles sont abusées sexuellement par Monsieur Z, un politicien PS, actuellement élu au niveau fédéral. Parfaitement reconnaissable, il n’y a aucun doute possible, nous assure X.

 

Le bourreau, toujours selon X, opère de manière abjecte. Des coups violents sont portés sur tout le corps à l’aide de barres de fer et de morceaux de bois, le tortionnaire enfonçant également des aiguilles et des épingles de nourrice. Les petites sont frappées violemment.

 

Il mentionne également qu’elles sont empalées et qu’elles perdent beaucoup de sang.

Plus tard au cours du souper, X confiera encore à Albert MAHIEU que les cris poussés par les fillettes sur la cassette étaient à ce point insoutenables à entendre que, n’y tenant plus, il a supplié que l’on coupe le son.

X ne se prononce pas sur le fait de savoir si elles survivent aux traitements infligés.

Ce qui apparaît comme un extrait du film des événements ne le montre pas. Il lui semble cependant inimaginable qu’elles aient pu survivre.

 

L’avocat Y rapportera plus tard à Albert MAHIEU que X ne se gênera pas pour évoquer l’existence de cette cassette devant certains journalistes. Tel fut le cas, semblet-il, avec M. Marc METDEPENNINGEN, journaliste au « Soir » lors d’un déjeuner début 2004.

 

Par ailleurs, quand par la suite X sera fortuitement confronté à certaines photos de l’autopsie des fillettes et qu’il remarquera que les séquelles des maltraitances qu’il a vues sur la cassette sont clairement reconnaissables, il éprouvera le besoin de se rendre à plusieurs reprises aux toilettes pour se rafraîchir. En effet, il faut reconnaître qu’une analyse plus poussée des photos en question par des professeurs d’universités étrangères conforte malheureusement l’hypothèse du récit des tortures évoquées plus haut.

 

Semaine du 19 janv. 2004

X prétend maintenant qu’il aurait également fait parvenir, par l’entremise d’une tierce personne, au même interlocuteur au Vatican une copie de la cassette reproduisant les détails de la mise à mort de Julie et Mélissa.

Toujours selon ses dires, il aurait obtenu la confirmation téléphonique que la cassette en question est bien parvenue et qu’elle a été visionnée.

Au cours de la semaine suivante, Albert MAHIEU discutera de l’attitude à adopter avec divers amis proches. Il en ressortira qu’il n’est pas tolérable que la loge ou toute autre association ou personne soumette le primat de Belgique à un odieux chantage et le prive, le cas échéant, de l’opportunité d’être élu pape. Et ce même si les chances de l’élection d’un pape belge sont réduites.

 

Albert MAHIEU décide donc de mettre le cardinal DANNEELS personnellement au courant des tentatives de chantage dont il fait l’objet auprès des autorités du Vatican et prend rendez-vous.

 

Jeudi 29 janv. 2004

Première visite à 1 8h00 à l’archevêché de Malines – Bruxelles.

Suite à une méprise lors de la prise de rendez-vous, il apparaît que la date retenue est une semaine plus tard.

 

Jeudi 05 févr. 2004

Deuxième visite de 1 8h00 à 18h40.

Entretien avec le Cardinal Godfned DANNEELS.

La conversation se tiendra quasi exclusivement en flamand.

L’accueil est froid et distant :

 » Bonjour. Asseyez-vous. Je vous écoute » M.Albert MAHIEU se présente et expose brièvement son curriculum vitae.

C’est ainsi qu’il évoquera sa famille et son éducation catholique, ses études universitaires à la KUL et à 17UCL, son cursus dans le monde de l’économie et de la haute finance, les principales affaires auxquelles il s’est intéressé, pour clôturer par sa décevante expérience politique en tant que député indépendant au Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale.

 

Il s’informe de savoir si le cardinal DANNEELS connaît un certain X.

La réponse de ce dernier est négative mais il a connu un prêtre homonyme.

Albert MAHIEU esquisse la personnalité de X, celui-ci prétendant correspondre avec le cardinal DANNEELS, et témoigne des événements auxquels il a assisté le jeudi 15 janvier 2004 dans son bureau du boulevard Lambermont à Bruxelles en présence de Me Y, actuellement avocat de X.

Ensuite, Albert MAHIEU tente avec énormément de difficultés de trouver les mots justes pour rendre compte des atrocités que les deux fillettes auraient endurées, toujours aux dires de X. Il explique donc particulièrement clairement qu’il n’a PAS eu l’occasion de visionner la cassette et qu’il ne dispose d’aucune copie.

Il expose ensuite que, préalablement à leur mise à mort, le film montre on ne peut plus clairement, que les petites sont abusées sexuellement par Monsieur Z, politicien PS actuellement élu au niveau fédéral.

 

Parfaitement reconnaissable, la finesse des détails ne laissant subsister aucun doute, il apparaîtrait en pleine action à l’écran, toujours au centre d’un groupe de dix à douze personnes.

 

Albert MAHIEU est mal à l’aise car son interlocuteur reste de marbre et ne réagit absolument pas au récit des atrocités énoncées, comme s’il s’agissait d’une banalité.

 

De plus, lorsque Albert MAHIEU révèle le nom du politicien, le cardinal ne manifeste toujours aucune réaction et ne fait preuve d’aucun étonnement.

Bouleversé et ébranlé par les faits qu’il a relatés et l’étrange réaction du cardinal, Albert MAHIEU fait une courte pause pour reprendre son souffle.

C’est alors qu’en guise de seule et unique réaction le cardinal DANNEELS pose la question :

(( Sta ik d’r ook op ? » ou en français, (( Suis-je également dessus ? )) ou (( Me voit-on également sur la cassette ? »

 

Albert MAHIEU, complètement décontenancé et interpellé par cette question, réagit en répondant tout d’abord négativement :

«  Vous, mais évidemment pas Monseigneur, cela est impossible ! »

Puis, réalisant que compte tenu de ce qui a été dit précédemment, il ne peut s’agir que d’un aveu implicite, il tente de s’en sortir en expliquant qu’il ne peut pas répondre de manière catégorique.

Il insiste également à nouveau sur le fait qu’il ne dispose pas de la cassette en question et qu’il n’a donc pas eu l’occasion de la visionner. Il se réfère ensuite à X, prétextant que ce dernier n’a pas été très clair à ce sujet.

En fait, à aucun moment, les commentaires donnés par Albert MAHIEU n’étaient compatibles avec la possibilité, fût-elle hypothétique, de la présence du cardinal DANNEELS aux horreurs décrites.

Albert MAHIEU est de plus en plus mal à l’aise. L’insistance de son interlocuteur sur le sujet ne fait que renforcer ses convictions : le cardinal n’exclut aucunement de se trouver personnellement sur la cassette.

Ce dernier suppose-il qu’Albert MAHIEU est venu le faire chanter et souhaite être payé pour son silence ?

 

C’est de toute façon l’impression que le cardinal DANNEELS lui donne.

Albert MAHIEU est obligé de confirmer à plusieurs reprises et de manière formelle qu’il ignore le contenu exact de la cassette et qu’il est venu dans le but de lui apporter son aide. Il lui demande ce qu’il doit et peut faire.

Le cardinal lui demande si quelqu’un est au courant de sa visite.

Ayant reçu une réponse négative, il poursuit et souhaite une discrétion absolue. Il insiste pour qu’aucune initiative ne soit prise et demande d’enterrer l’affaire purement et simplement.

À la demande expresse d’Albert MAHIEU sur la façon de le tenir informé d’éventuels développements, il lui donne des instructions précises sur la façon de procéder: uniquement par écrit et en inscrivant à la main un texte précis (W) sur l’enveloppe.

 

Lorsque Albert MAHIEU se retrouve vers 19h00 à l’extérieur, le moins que l’on puisse dire est que la vie ne lui apparaît pas comme étant toute rose.

 

Dans les jours et les semaines qui suivront, Albert MAHIEU, particulièrement affecté par les événements auxquels il a participé et les révélations, involontaires (?) reçues se fera un devoir de prendre langue, en Belgique et à l’étranger, avec diverses autorités morales, académiques, politiques et judiciaires afin d’évaluer, avec tout le sérieux requis, la meilleure marche à suivre.

 

Ce ne sera qu’après avoir méthodiquement et scrupuleusement évalué toutes les implications qu’il décidera, en âme et conscience, de la stratégie à adopter.

 

Dimanche 08 févr. 2004

Une dernière réunion de travail avec X se terminera en fin de soirée.

 

Lundi 09 févr. 2004

Réunion de mise au point avec Me Y, avocat de X.

Force sera de constater que toute collaboration entre X et Albert MAHIEU est impossible, les deux parties divergeant diamétralement sur la stratégie et la politique à adopter.

Albert MAHIEU souhaite tout mettre à plat et tout expliquer dans une parfaite transparence, quelles que soient les conséquences. Tel n’est pas le cas de X.

 

Samedi 2 1 févr. 2004

À la demande expresse de Me Y, Albert MAHIEU prend un tout dernier contact téléphonique avec X afin de tenter de trouver un terrain d’entente au cours d’une réunion qui avait été planifiée pour le dimanche 22 février 2004 à 10h00.

Albert MAHIEU abrégera la conversation qui ne se prolongera pas au-delà de 34 secondes….

À l’avenir, toute collaboration est exclue et tout contact sera scrupuleusement évité.

 

Lundi 23 févr. 2004

Au cours de cette quinzaine, Albert MAHIEU prendra divers contacts afin de préparer au mieux son déplacement au Vatican.

 

Dimanche 7 mars 2004

Albert MAHIEU se rend à Rome pour un séjour de 4 jours.

Il y rencontre les autorités du Vatican en charge de ce type de problème.

Il leur remet tous les éléments nécessaires à une bonne compréhension de la situation qui, vu sa gravité, est évaluée avec tout le sérieux requis.

D’après les informations reçues de source officielle, la procédure canonique a été formellement lancée et suivra son cours avec diligence.

 

 

Commentaires sur l’entretien avec le Cardinal Godfried DANNEELS

Quels sont les points qui posent problème ?

 

1. Les erreurs commises ou les initiatives inopportunes qui ont été prises

 

1. La question « Suis-je également sur la cassette ? » qui en soi est un aveu implicite.

 

2. Le manque total de réaction devant tant d’horreurs.

 

3. L’absence de réaction à l’énoncé du nom du politicien comme si c’était de notoriété publique.

 

4. L’insistance à obtenir une réponse à la question de savoir si 1’011 peut distinguer ou reconnaître le cardinal sur la cassette.

 

5. La longueur du débat à ce sujet.

 

6. L’impudence dont le cardinal fait preuve en ne s’embarrassant pas de mettre des gants.

 

7. Le peu de crédibilité accordée aux dénégations d’Albert MAHIEU qui a été obligé d’insister à plusieurs reprises sur le fait qu’il n’avait pas visionné la cassette, qu’il ne disposait pas d’une copie et que X ne lui avait nullement fait la moindre allusion quant à sa présence lors de la séance de mise à mort.

 

8. Le manque d’intérêt pour une initiative d’Albert MAHIEU à Rome pour rétablir la vérité, fût-ce par la rédaction d’un écrit ou d’une déclaration signée.

 

9. La demande d’information sur les noms des personnes au courant de la démarche auprès du cardinal. Il s’agissait en fait de savoir si Albert MAHIEU en avait déjà parlé et si oui d’obtenir la liste des noms.

 

10. Le souhait voire l’exigence de la plus grande discrétion.

 

11. Le manque d’intérêt pour tout suivi.

 

12. L’indication d’une procédure discrète pour malgré tout garder le contact.

 

13. Le refus d’entreprendre la moindre action voire même de déposer plainte pour chantage contre X auprès des autorités du Vatican.

 

 

2. Les initiatives omises qu’il aurait fallu prendre et qui n’ont pas été prises

 

1. Poser la question en mettant des gants et en évitant d’être impudent :

- En employant le conditionnel.

- En prétextant qu’il est aisé de falsifier une cassette . . . en disant par exemple :

« Croyez-vous qu’il soit possible que I’on puisse avoir tenté de falsifier la cassette remise au Vatican pour me discréditer ?

« Dans ces conditions, serait-il pensable que I’on puisse très vaguement faire croie que 1′on me distingue de manière floue ?

 

Évidemment, à toutes ces questions, Albert MAHIEU aurait automatiquement répondu par la négative. Ce qui n’aurait pas renseigné le cardinal sur la situation réelle. Ce qui explique l’approche directe. Qui à son tour peut bien constituer un aveu implicite.

 

2. Éviter d’insister lourdement et de prolonger le débat.

Opérer avec doigté, finesse et délicatesse.

Réagir au quart de tour aux multiples dénégations d’Albert MAHIEU.

 

3. Demander une confirmation écrite de l’entretien à Albert MAHIEU.

 

4. Demander les coordonnées détaillées de X ainsi que tous renseignements utiles.

 

5. Discuter de l’opportunité d’entreprendre une action voire un dépôt de plainte pour tentative de chantage et ce au Vatican ou en Belgique.

 

6. Prendre immédiatement contact avec le Vatican pour redresser la situation, initiative qui à la connaissance d’Albert MAHIEU n’a pas été prise.

Marquer un intérêt appuyé pour toute possibilité d’initiative dans le but de redresser la situation et la réputation du cardinal à Rome.

 

7. Poser des questions pour en savoir plus sur la motivation des membres de la loge gantoise.

 

8. Prôner une action discrète peut-être, mais immédiate et musclée, à la hauteur des attaques.

 

9. Réagir comme un être normal devant tant d’horreurs.

 

10. Faire au moins semblant de s’étonner à l’énoncé du nom du politicien du PS bruxellois.

 

11. Éviter de poser une question directe quant à la publicité éventuelle donnée à la démarche d’Albert MAHIEU.

 

12. Marquer un intérêt certain pour tout suivi.

 

13. Constituer une cellule responsable pour assurer la contre-attaque et communiquer à Albert MAHIEU le nom du responsable.

 

14. Veiller à garder à tout prix un contact étroit afin de s’assurer que tout renseignement, complémentaire soit immédiatement communiqué.

 

 

 

3. Pourquoi Albert MAHZEU prend-t-il tous ces risques alors que la seule preuve dont il dispose est son témoignage qui risque d’être contredit par les déclarations du cardinal ?

 

Qui parle du seul témoignage d’Albert MAHIEU ?

 

En fait l’on se trouve devant un faisceau de preuves concordantes.

 

Qu’elles soient positives ou négatives, elles vont toutes dans le mauvais sens.

 

En effet, si les initiatives prises par le cardinal sont une indication accusatrice, les actions qu’il n’a pas entreprises sont plus révélatrices encore de la réalité qu’il souhaite celer.

 

 

4. Pourquoi accorder de la crédibilité au témoignage de X ?

 

Les révélations trouvent leur crédibilité principale dans les réactions du cardinal lui-même.

C’est ce qu’il va entreprendre et surtout les initiatives qu’il ne va pas prendre qui sont décisives pour les éventuelles conclusions à tirer.

En fait, les déclarations de X sont sans réelle importance pour la suite des événements.

Par contre, ses réactions sont malgré tout révélatrices :

Il éprouvera le besoin pressant d’aller se rafraîchir plusieurs fois en suivant après avoir été confronté à une photo de l’autopsie.

On constatera une concordance dérangeante entre les stigmates découverts sur les petits corps et les tortures qu’il a décrites sans avoir visionné les photos au préalable.

Il fera référence aux cris de douleurs, dont il dira qu’ils étaient insupportables à entendre. Ce détail est symptomatique et ne s’invente pas aisément, surtout lorsque l’on tient compte des circonstances dans lesquelles ces faits ont été relatés.

Il prend le risque de nommer un politicien PS. Ce détail n’ajoute rien s’il n’est pas conforme à la réalité vécue.

 

5. Quid si Albert MAHZEU affabule ?

Impossible car les deux rendez-vous à eux seuls constituent une preuve qu’un rendez-vous a bien eu lieu. Dans ce cas, Albert MAHIEU aurait rencontré le cardinal durant cinquante minutes sans raison.

De plus, Albert MAHIEU avait, au préalable, clairement averti le secrétaire du cardinal du motif de sa visite : il venait mettre en garde le cardinal contre des pratiques inacceptables de membres de la loge qui souhaitaient priver le cardinal de toute chance d’être élu pape.

Le motif de la visite n’a pas été éludé et il est donc clair que c’est le message qui a été transmis au cardinal.

En admettant, quod non, que rien d’autre n’ait été discuté, même en fonction de ce message minimaliste, l’absence totale de réaction normale du cardinal pose problème.

Qu’il soit également clair qu’Albert MAHIEU a pris toute une série de dispositions qui lui garantissent qu’à aucun moment son intervention ne puisse être interprétée de façon à lui nuire. Il ne lui semble cependant pas opportun de s’étendre sur cet aspect des choses.

 

6. En résumé

 

Albert MAHIEU a appris, tout à fait par hasard, que X et ses amis d’une loge gantoise exerçaient sur le primat de Belgique un chantage absolument inacceptable en tentant de le discréditer au Vatican afin de torpiller ses chances éventuelles lors de l’élection du futur pape.

Soucieux de faire cesser cette pratique totalement inacceptable, il a considéré que la meilleure initiative consistait à avertir directement la victime elle-même, lui laissant ensuite l’initiative des actions les plus appropriées à prendre.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il fut confronté avec une réaction pour le moins imprévue.

L’aveu implicite du cardinal, élément déclencheur de la suite des événements, s’il est capital, constitue- cependant une preuve moins formelle que le faisceau de preuves constitué par l’existence des actions inopportunes et l’absence des actions opportunes.

Une chose est claire : l’ensemble des initiatives va dans le mauvais sens et plaide contre le cardinal.

Par ailleurs, ainsi qu’il ressort de l’annexe 1 – Situation dramatique de l’Église catholique en Belgique – le recul quasi inexorable de l’Église catholique en Belgique au cours de ces dix dernières années pose problème. L’on est en effet en droit de se poser des questions. La situation, pour préoccupante qu’elle soit, interpelle.

Ce faisceau de preuves pourrait malheureusement accréditer l’hypothèse de séances de mise à mort et de tortures.

L’on se retrouve confronté à la réalité de l’horreur totale, l’existence d’une douzaine de participants, un bourreau, un ou deux cinéastes, un ou plusieurs gardes en charge de la sécurité. Bref, une organisation mafieuse qui contrôle un réseau impliquant protection et compromission.

Ce qui expliquerait la disparition de dizaines de témoins gênants et l’atmosphère lourde qui règne dans le monde politique et judiciaire belge.

 

 

Annexe 1

 

Situation dramatique de l’Église catholique en Belgique

 

Un rapide diagnostic de la situation de l’Église catholique en Belgique au cours de ces dernières années amène à émettre quelques réflexions qui témoignent de son recul indiscutable et préoccupant même si un phénomène identique se retrouve, mais à un degré moindre, en d’autres pays d’Europe :

 

1. Diminution de l’impact social et recul de la participation au débat de société ; aucune réaction publique à propos des législations concernant le « mariage homosexuel » et l’expérimentation sur les embryons humains.

 

2. Chute impressionnante de la pratique religieuse

 

3. Incapacité croissante à demander aux Universités catholiques et aux cliniques catholiques de respecter l’enseignement moral de l’Église en matière d’avortement, d’euthanasie, de procréation médicalement assistée et de respect des embryons humains

 

4. Situation médiocre, passivement tolérée, de plusieurs séminaires dans la partie flamande du pays et diminution constante du nombre des séminaristes dans l’ensemble du pays ; peu d’encouragement donné aux rares endroits où il y a une reprise significative.

 

5. Méfiance à l’égard des communautés nouvelles, porteuses de nombreuses espérances pour un renouveau de l’Église catholique en Belgique, ainsi qu’a l’égard de nombreuses initiatives ponctuelles cherchant à encourager un renouveau de la catéchèse paroissiale ou scolaire et de la pastorale familiale.

 

6. Attitude globalement critique à l’égard des impulsions venues de Rome et engagement timide, manquant d’audace, dans les grands événements qui marquent les efforts du Pape en faveur d’une nouvelle évangélisation : par exemple, les Journées Mondiales de la Jeunesse avec Jean-Paul II et les grands Congrès européens d’évangélisation (Paris, Lisbonne, Vienne et, à la traîne, Bruxelles)

7. Diagnostic particulièrement sévère porté par Rome concernant l’Église de Belgique, confirmé lors de la récente visite « ad limina » des évêques belges. Le Saint-Père y a affirmé que « les informations qui me parviennent concernant la situation de votre Église sont pour moi particulièrement préoccupantes ».

 

 

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Dutroux – isolé ou en réseau ?

Six ans après l’arrestation du meurtrier pédophile, les enquêteurs sont persuadés que Dutroux a agi seul. Pourtant, de nombreux témoins – écartés ou décédés dans des circonstances mystérieuses – témoignent de l’existence d’un vaste réseau pédophile bénéficiant de protections en haut lieu.


Lorsque Julie Lejeune et Melissa Russo, deux fillettes de 8 ans, furent kidnappées, en 1995, Dutroux, un pédophile multirécidiviste, fut très vite considéré comme l’un des principaux suspects. Il fallut pourtant attendre quatorze mois avant qu’il ne soit arrêté et, lorsque les policiers lui passèrent enfin les menottes aux poignets, quatre de ses prisonnières, y compris les deux fillettes, étaient déjà mortes.


La lenteur de l’enquête – le procès devrait avoir lieu l’année prochaine seulement – est due, selon l’explication officielle, au fait que des thèses de complot tenant du délire ont forcé les enquêteurs à rechercher un réseau de pédophiles qui n’existait pas.


Or, loin d’avoir été suivies, les pistes qui impliquaient l’existence d’un réseau de ce type ont plutôt été ignorées ou enterrées.


Lors de sa mise en examen, la femme de Dutroux, Michèle Martin, reconnut qu’elle savait que deux fillettes avaient été emprisonnées et laissées pratiquement sans nourriture ni eau dans une cache secrète située au sous-sol d’une maison que le couple possédait à Charleroi en 1995.


Elle avoua également à la police que, pendant que son mari purgeait une peine de prison pour vol de voiture, elle s’était régulièrement rendue là-bas afin de donner à manger à leurs chiens, mais qu’elle avait eu “trop peur” pour faire de même avec les petites filles. Quelques mois plus tard, Dutroux conduisait les enquêteurs jusqu’aux corps décharnés de Julie et Melissa, les deux enfants enlevées plus d’un an auparavant. Elles avaient été enterrées dans le jardin d’une autre propriété des Dutroux.


Un complice, Michel Lelièvre, petit délinquant toxicomane, déclara à la police peu après son arrestation que Dutroux et lui avaient reçu d’une tierce personne l’ordre de kidnapper les deux fillettes. Tous les soupçons se portèrent alors sur Jean-Michel Nihoul, un homme d’affaires bruxellois propriétaire d’un pub et habitué de réunions d’orgie sexuelle. Selon Lelièvre, Dutroux et Nihoul s ’étaient souvent parlé dans la cour pendant qu’ils étaient en prison et en avaient profité pour élaborer des versions communes.


Pour Jean-Marc Connerotte, le juge chargé à l’époque de l’instruction de l’affaire, Nihoul était le cerveau de l’opération. Mais Lelièvre cessa soudain de coopérer en disant qu’ il avait reçu des menaces. Quant à Nihoul, il semble persuadé que les preuves réunies contre lui ne seront jamais présentées à aucun jury parce qu ’il détient des informations sur des personnalités importantes en Belgique.


Nihoul a été mis en cause par Régina Louf, une femme aujourd’hui âgée de 33 ans, dont les déclarations ont divisé la Belgique. Régina Louf fit son entrée en scène après que le juge Connerotte eut demandé à tous ceux qui avaient été victimes de pédophiles de dire ce qu’ils savaient à la police.


Connerotte, l’homme qui avait fait arrêter Dutroux et sorti deux adolescentes de la cache du pédophile, était un héros en Belgique. Sur les dix personnes qui répondirent à l’appel du juge, Régina Louf fut la première. En 1996, celle-ci raconta aux enquêteurs qu’à l’âge de 12 ans elle avait été “donnée ” par ses parents à un ami de la famille, Tony Van den Bogaert, qui avait une clé de leur domicile. Il venait la chercher à l’école et l’emmenait en week-end pour la forcer à participer à des orgies filmées en secret, où elle était “donnée” à d’autres hommes.


Parmi les clients réguliers, qu’elle décrivit au cours de sa déposition soigneusement enregistrée et filmée, figuraient des magistrats, l’un des hommes politiques les plus puissants du pays (aujourd’hui décédé) et un important banquier. Elle donna à la police les noms sous lesquels elle connaissait ces hommes et dépeignit les maisons, appartements et quartiers où elle avait été emmenée avec d’autres enfants pour amuser les invités.


Cet “amusement” impliquait également des actes de sadisme, de torture et même des meurtres. Régina Louf fit aussi une description précise des lieux des crimes, des victimes et de la manière dont elles avaient été tuées. L’un des organisateurs habituels de ces orgies était l’homme qu’elle connaissait sous le nom de “Mich”, Jean-Michel Nihoul, “un homme extrêmement cruel qui abusait des enfants avec beaucoup de sadisme”. Le jeune Dutroux était également présent. “Dutroux apportait de la drogue, de la cocaïne et quelques filles qu’il surveillait. Nihoul était une sorte de gros fêtard, tandis que Dutroux avait plutôt tendance à rester en marge.”

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Le témoignage de Régina Louf était d’une importance capitale. Si elle disait la vérité, Dutroux et Nihoul, complices présumés dans les derniers enlèvements d’enfants, s’étaient tous deux également retrouvés sur la même scène criminelle dix ans auparavant. La police avait commencé à vérifier les dires de Régina Louf lorsque le vent tourna.


Le 15 octobre 1996, le juge Connerotte fut dessaisi de l’affaire pour conflit d’intérêts, parce qu’il s’était rendu à un dîner organisé dans le but de collecter des fonds pour les familles des victimes. En signe de protestation, le 20 octobre, 350 000 personnes marchèrent vers le palais de justice de Bruxelles. La “marche blanche” voulait protester contre la lourdeur du système judiciaire, l’hypocrisie des politiques et exprimer la solidarité envers les parents des victimes des pédophiles.


Connerotte fut remplacé par le juge Jacques Langlois, dont c’était la première instruction. Langlois a passé les cinq dernières années à se mettre en travers du chemin de Michel Bourlet, le procureur du roi chargé de l’affaire. Et, d’après les Russo, aucune nouvelle pièce n’a été versée au dossier Dutroux depuis le départ de Connerotte.


Peu après son départ, les enquêteurs qui avaient interrogé Régina Louf et les autres témoins connurent le même sort que Connerotte. Ils venaient de confirmer l’exactitude de certains éléments clés de la déclaration de Régina Louf, et au moins l’un des meurtres qu’elle avait décrits concordait avec une affaire qui n’avait pas été résolue. Rudi Hoskens, l’un des agents chargé de l’enquête, était convaincu qu’elle avait bien été témoin du meurtre. Régina Louf avait en effet relaté une séance de torture macabre au cours de laquelle était morte une adolescente de 15 ans qu’elle connaissait sous le nom de Christine. Régina Louf affirma que Nihoul et Dutroux étaient présents cette nuit-là et que Nihoul avait participé au meurtre (ce qu’il nie), alors que Dutroux s’était contenté de regarder.


Le corps de Christine Van Hees avait été retrouvé en 1984, abandonné dans le sous-sol d’une champignonnière désaffectée dans les environs de Bruxelles. Les bâtiments eux-mêmes avaient été démolis depuis, mais, en 1996, Régina Louf décrivit avec précision aux policiers la configuration exacte de l’endroit.


Lorsque j’ai parlé de ce témoignage à Anne Thily, procureur général de Liège chargée de la supervision de l’affaire, elle a haussé les épaules et s’en est tenue à la position officielle : Régina Louf est une mythomane qui a tout inventé.


Pendant douze longues années, le dossier du meurtre non résolu de Christine Van Hees a pris la poussière dans les armoires du juge Jean-Claude Van Espen. Il y a deux ans, un journaliste belge révéla le lien étroit qui existait entre Van Espen et Nihoul d’une part, entre Van Espen et l’ex-épouse de Nihoul d’autre part. Van Espen avait en effet eu l’occasion de représenter la femme de Nihoul en tant qu’avocat, et sa soeur est la marraine du fils de Nihoul.


Pourtant, lorsque Régina Louf accusa le couple de meurtre, le juge Van Espen ne vit aucun conflit d’intérêts ni aucune raison de se retirer de l’affaire ; il ne fut pas non plus dessaisi, il eut en revanche toute latitude pour écarter les policiers qui menaient l’enquête et il ne se retira qu’au début de 1998, quand ses liens avec Nihoul furent exposés au grand jour.


Au printemps 1997, les policiers qui avaient interrogé Régina Louf avaient été renvoyés sans explications et d’autres avaient été chargés de “relire” son témoignage. Les communiqués fournis à la presse disaient que l’ancienne équipe avait été remplacée parce qu’elle avait manipulé la déclaration de Régina Louf. L’équipe a toujours vigoureusement nié cette accusation, qui n’a d’ailleurs jamais été étayée par aucune preuve.


Les médias entrèrent alors en piste. La chaîne de télévision publique, la RTBF, se lança dans une campagne dont le but était de démontrer, notamment dans l’émission « Au nom de la loi », que Dutroux était un “pervers isolé” qui kidnappait des filles pour son propre compte, qu’il n’y avait aucun réseau, que Nihoul était innocent et que Régina Louf mentait.


Ses parents âgés furent dépeints comme les victimes tragiques d’une mythomane hystérique. Les responsables de la RTBF détenaient des informations qu’ils se gardèrent bien de révéler au public : les parents de Régina Louf avaient avoué à la police qu’un ami de la famille âgé d’une quarantaine d’années, Tony Van den Bogaert, avait eu une clé de leur domicile et un accès illimité à leur fille de 12 ans. Ils ne dirent pas non plus aux téléspectateurs que Van den Bogaert lui-même avait reconnu devant la police la nature de ses rapports avec Régina Louf.


Pourtant, Van den Bogaert vit aujourd’hui en liberté à la frontière de la Belgique et des Pays-Bas, et ni la presse ni la justice ne pensent à le déranger. « Au nom de la loi » ne tenta jamais de le retrouver. A la place, des heures et des heures de programmes furent consacrées à détruire le nom de sa victime, Régina Louf. Les médias obtinrent ce qu’ils voulaient : les juges annoncèrent que Régina Louf ne serait pas appelée à la barre pour témoigner contre Dutroux et ses complices. Sa déposition et celles des dix personnes qui s’étaient présentées devant le juge Connerotte furent déclarées sans valeur.


Personne n’a suivi l’enquête sur Dutroux de plus près que Gino et Carine Russo, les parents de Melissa. Ce qui les inquiète plus que tout est le manque de preuves ou de témoins indépendants dans cette affaire. Les Russo ont eu accès au dossier des preuves. Un dossier qui, d’après eux, ne contient pas grand-chose de plus que la version des faits hautement suspecte donnée par Dutroux et sa femme, où Dutroux admet avoir enfermé leur fille chez eux, mais nie l’avoir enlevée, violée ou assassinée. Dutroux affirme même qu’il a essayé en vain de sauver les fillettes et que Melissa est morte dans ses bras.


Depuis que leur fille a disparu, les Russo vivent un cauchemar. Tout d’abord, alors que Dutroux était un pédophile connu, les policiers ont attendu cinq mois avant de perquisitionner chez lui. Lorsqu’ils se sont enfin décidés, ils n’ont pas trouvé les fillettes malgré les voix d’enfants qui leur parvenaient de la cave.


Par la suite, l’officier responsable, René Michaux, a soutenu, lors de l’examen par une commission parlementaire des dysfonctionnements de l’enquête sur Dutroux, qu’il s’agissait d’une véritable erreur, que l’entrée de la cellule était bien cachée et que les voix d’enfants semblaient venir de l’extérieur. Ce même officier avait trouvé un spéculum [un instrument gynécologique permettant d’élargir le vagin] sur le sol, l’avait saisi et finalement rendu à la femme de Dutroux sans le faire expertiser. Il y avait également sur les lieux des pellicules photographiques et des cassettes vidéo qui n’ont pas été développées ni visionnées par les enquêteurs.


S’ils l’avaient fait, ils y auraient vu Dutroux en train de construire la cellule dans la cave. Au lieu de cela, Dutroux a continué à kidnapper des enfants, avant d’être finalement arrêté en août 1996 (quatre jours après son dernier enlèvement) et de conduire la police à la cache d’où sont sorties les deux filles et à l’endroit où Melissa et Julie étaient enterrées.


Le rapport d’autopsie révèle que Melissa a été violée à plusieurs reprises sur une longue période. Pourtant, rien n’a été fait, ni analyse d’ADN, ni audition des témoins, ni expertise médico-légale d’aucune sorte, pour déterminer la culpabilité de Dutroux ou de quelqu’un d’autre. Carine Russo me montre dans son bureau un mur tapissé de dossiers. “Où sont les résultats des analyses des prélèvements faits sur le corps de Melissa ? Nous savons qu’il y en a eu. Les rapports le confirment. Mais il n’y a pas de résultats. J’ai posé la question au procureur à de nombreuses reprises, mais personne ne semble connaître la réponse.”


“Où sont passés les prélèvements faits sur le corps de Melissa ?”


Les Russo pensent par ailleurs que, contrairement à ce qu’affirme Dutroux, les fillettes ne sont pas restées dans la cave. Melissa aurait été vue à plusieurs endroits, y compris dans une boîte de nuit de Charleroi. Les témoignages en ce sens, qui n’ont jamais été pris en considération par la police, les ont convaincus que quelqu’un d’autre avait eu accès à la cache pendant que Dutroux était en prison.


Sinon, disent-ils, pourquoi les cheveux trouvés par les enquêteurs dans la cave de Dutroux n’ont-ils jamais été analysés ? Pourquoi le juge Langlois, qui a remplacé Connerotte, a-t-il refusé de les faire examiner malgré la pression du procureur, Michel Bourlet, qui pensait que l’analyse de l’ADN de ces cheveux permettrait de savoir si quelqu’un d’autre était impliqué ?


D’après Anne Thily, “il n’était pas nécessaire de procéder à une analyse puisque personne d’autre n’était entré dans la cache. Il n’y a jamais eu de réseau et, par conséquent, il n’y avait aucune raison de chercher une preuve quelconque de son existence. De toute manière, poursuit-elle, les 5 000 cheveux trouvés ont tous été analysés depuis.” Alors, que montrent les résultats ? “Rien.” Anne Thily m’adresse un sourire triomphant. “Aucune preuve pertinente pour l’affaire Dutroux. Ce qui prouve, bien évidemment, que Langlois avait raison.”


Mais ce n’est pas vrai. Des sources bien informées ont certifié que les cheveux n’ont toujours pas été analysés. Comment une personne aussi haut placée peut-elle mentir de manière aussi effrontée ? Encore un mystère belge.


“Qui a violé les enfants ? ai-je demandé à Anne Thily.

- Dutroux, bien entendu.

- Mais il le nie. Comment allez-vous en apporter la preuve au jury ? Il n’y a pas eu d’analyse de l’ADN… Elle perd son sang-froid.

- Mais si, Madame, il y en a eu.

- Et les résultats ?

- Peu concluants. Les corps étaient trop décomposés pour permettre une analyse d’ADN.”


Cette réponse est fausse. Le rapport d’autopsie dit clairement que les corps n’étaient pas décomposés et que des échantillons ont été prélevés. Mais personne ne semble savoir ce qu’il est advenu des résultats.


Bruno Tagliaferro était un homme qui savait ou disait savoir quelque chose à propos de l’enlèvement de Julie et Melissa. En 1995, ce ferrailleur de Charleroi avait prévenu sa femme que Dutroux voulait sa peau. Ces menaces avaient un rapport avec la voiture utilisée pour kidnapper les fillettes.


Lorsque Tagliaferro fut retrouvé sans vie, sa femme, Fabienne Jaupart, refusa de croire à une crise cardiaque. Des échantillons prélevés sur le corps et analysés aux Etats-Unis montrèrent qu’il avait été empoisonné. Fabienne Jaupart déclara aux journalistes qu’elle était déterminée à démasquer l’assassin de son mari.


Quelque temps plus tard, son corps à demi carbonisé fut découvert dans son lit, le matelas encore fumant. L’enquête conclut au suicide. Depuis 1995, vingt témoins liés à l’affaire Dutroux sont ainsi morts de manière inexpliquée. “En Belgique, assure Régina Louf en souriant, si vous êtes un témoin potentiel, vous êtes soit mort, soit fou, comme moi.”


* « Belgium X Files », le documentaire réalisé par Olenka Frenkiel sur les mystères de l’affaire Dutroux, a été diffusé au mois de mai sur la BBC


Courrier International

06/06/2002


  • Olenka Frenkiel
  • The Observer

    source:

    http://zandvoort.morkhoven.org/wordpress/

     

    Dutroux: 15 ans plus tard, on suggère timidement la corruption...

     

    La télévision hollandaise, Netwerk, a diffusé le mardi 17 août soir des images filmées par Madame Dutroux, saisies les 13 et 19 décembre 1995. Elle immortalise le viol d’une enfant par son époux. Elle le montre présentant la cache aménagée dans leur cave où ils avaient séquestré les petites Julie et Melissa enlevées  le 24 juin.

    Dutroux était incarcéré pour des délits dits « mineurs » au moment de la saisie. Il a été libéré en dépit de la connaissance de ses activités. Certaines des cassettes lui ont été rendues… « sans être visionnées », selon la version officielle, sous prétexte que la police n’aurait pas eu de magnétoscope. Le couple n’a été arrêté que le 13 août 1996. Cinq jeunes filles ont été libérées de chez eux, dont deux de la cache de leur cave. Les corps Julie, Melissa, Ann et Efje ont été déterrés de leur jardin.

    Quinze ans après les découvertes macabres, la machine de propagande belge relance des rumeurs stupides, sans moindre rapport avec la réalité des réseaux. La « presse » parle de « thèse de la complicité des gendarmes renforcée ». Dutroux aurait « été utilisé par des gendarmes qui lui passaient commande de petites filles ».

    NON. Ce ne sont pas les gendarmes qui ont la clientèle pour acheter des films de viols de petites filles, mais les réseaux de prostitution. Ce sont les magistrats qui décident des devoirs d’enquête et de l’incarcération ou la libération des suspects. De même, quand les gendarmes désobéissent aux ordres des magistrats, ces magistrats ont le devoir de leur demander de répondre de leur comportement.

    En d’autres termes, ce sont les magistrats qui ont bénéficié de la complicité des gendarmes, pour permettre à Dutroux de contribuer à l’expansion de l’exploitation sexuelle d’enfants. Ces magistrats bénéficient également de la complicité des journalistes, pour endormir la  population avec des âneries.

     

    La vidéo qui aurait dû sauver Julie et Melissa


    Si les enquêteurs l’avaient visionnée à temps, sans doute Julie, Mélissa et les autres auraient-elles été sauvées


    CHARLEROI En décembre 1995, alors que Marc Dutroux se trouve en prison pour des délits mineurs style trafic de voitures, sa maison de Marcinelle est perquisitionnée à deux reprises, les 13 et 19, sous la supervision du maréchal des logis chef René Michaux. Les enquêteurs emportent un matériel considérable dont plusieurs dizaines de cassettes vidéo – le nombre ne sera jamais établi avec précision.

    Michaux déclarera que “par manque de matériel et de temps” , les cassettes seront envoyées au Centre audiovisuel de la gendarmerie sans avoir toutes été visionnées au préalable.

    Or, ces bandes magnétiques contenaient des images particulièrement intéressantes et explicites. On y voit Dutroux violer une jeune fille apparemment mineure et droguée au préalable. Pire : le prédateur pose fièrement à côté de la cache qu’il a aménagée dans sa cave pour séquestrer ses victimes et montre le dispositif qu’il a imaginé pour fermer la cellule et la rendre ainsi invisible aux regards indiscrets.Bref, si on avait pris la peine de regarder ses cassettes à l’époque, il ne faisait aucun doute que Dutroux était plus qu’impliqué dans l’enlèvement et l’abus de jeunes filles. Non seulement il aurait été maintenu dès cet instant en prison mais une nouvelle perquisition aurait sans doute permis de délivrer Julie et Mélissa, probablement encore vivantes fin 1995.

    On ne l’a pas fait et Dutroux fut relâché peu de temps après, certaines de ses bandes lui étant même restituées.On connaît la suite. Il faudra encore huit mois pour que le monstre soit démasqué. Entre-temps, il aura fait deux nouvelles victimes, Sabine et Laetitia. Et ses premières victimes, Julie, Mélissa, mais aussi An et Eefje n’ont pas été retrouvés vivantes.

    Si l’on reparle de ces cassettes aujourd’hui, c’est qu’une émission de la télévision hollandaise, Netwerk, a diffusé mardi soir des images provenant de ces vidéos. Pour les enquêteurs, ce n’est pas un scoop puisqu’elles ont été abondamment visionnées après l’arrestation définitive de Dutroux. Les images ont d’ailleurs été projetées le 19 avril 2004 – à huis clos – lors du procès Dutroux.

    En revanche, c’est sans nul doute un choc supplémentaire pour le grand public.

     

     

    Affaire Dutroux : la thèse de la complicité des gendarmes renforcée


     

    BRUXELLES. Sur l’affaire Dutroux, toutes les thèses ont circulé, certaines plus solides que d’autres mais elles n’ont jamais été sérieusement prouvées. Parmi celles-ci, on ne peut évidemment s’empêcher de revenir sur celle selon laquelle Marc Dutroux et les gendarmes étaient tout simplement complices à l’époque et que dès lors, rien n’aurait pu empêcher le monstre de commettre de telles horreurs puisque selon cette thèse, il agissait pour le compte de gendarmes.

    Selon les défenseurs de ces affirmations, il paraît dès lors évident que les gendarmes n’ont volontairement pas visionné ces vidéos puisqu’ils avaient connaissance de tous les agissements de Marc Dutroux.

    Tout comme, toujours selon cette thèse de complicité, Julie et Melissa sont mortes dans la cache de Marc Dutroux non pas parce que les gendarmes n’ont pas entendu le son de leur voix au moment de leur passage dans la maison, mais tout simplement parce qu’ils n’auraient volontairement rien voulu entendre.

    Dutroux aurait ainsi été utilisé par des gendarmes qui lui passaient commande de petites filles et qui, en échange, n’avaient évidemment aucun intérêt à dévoiler l’existence de la cache.

    C’est là une thèse qui n’a pas pu être prouvée jusqu’ici et qui ne le sera sans doute jamais puisqu’entre-temps, le procès de Marc Dutroux a eu lieu et que de nombreux protagonistes de l’affaire sont morts, dont le gendarme René Michaux, celui qui fut envoyé dans la maison de Dutroux en 1995, un an avant l’éclatement de l’affaire, mais qui en était ressorti en affirmant n’avoir entendu aucun cri d’enfant et n’avoir remarqué aucune cache ! Quant aux vidéos, les enquêteurs n’auraient pas disposé de matériel pour les visionner.

     

    source:

    http://werkgroep-morkhoven.skynetblogs.be/

     

    La thèse de la complicité des gendarmes renforcées



    http://www.scribd.com/doc/36160257/DH-20-Aout-2010-Gd-Complice

     

    René Michaux, cafouillages, cassettes et chuchotements......

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    Audience du mardi 30 mars 2004 (matin)

     

     

    Avec l’audition de René MICHAUX, on aborde l’important chapitre des fameuses cassettes saisies lors de la perquisition du 13 décembre 1995.

     

    En réaffirmant devant le jury de la Cour d’Assises d’Arlon un grand nombre de choses déjà dites devant la Commission d’Enquête Parlementaire, René MICHAUX a cependant trouvé quelques formulations nouvelles qui ne manquent pas d’interpeller.

     

    Le président GOUX a amené René MICHAUX à parler directement de la perquisition du 13 décembre 1995, qu’il a effectuée avec trois de ses collègues (DE LIAMCHINE, WAUTERS et FOSTIER), accompagnés d’un serrurier.

     

    A propos de la cache dans la cave, il répéta que dès le départ, il l’avait prise pour une citerne, car il avait vu, dépassant dans l’arrière cuisine, un tuyau en PVC de 100 mm de diamètre remontant jusqu’à 20 cm du plafond : « Je m’étais dit qu’il n’y avait plus qu’un coude à mettre pour aller recueillir les eaux de pluies ! »

     

    Belle déduction pour un homme qui avoua avoir, jadis, travaillé dans le bâtiment. Il ajouta : « J’ai supposé qu’il s’agissait d’une citerne réaffectée. ».

     

    Mais personne ne lui posa la question de savoir pourquoi il a employé ce mot de « ré-affectée ». Avait-il eu connaissance de ce que, lors des perquisitions de 1993 (opération Décime), la citerne était vide ? Avait-il appris qu’un grand trou avait été creusé juste à l’emplacement où la porte-étagère indétectable avait été placée ?

     

    Des chuchotements d’enfants ?

     

    Lorsqu’il en vient à évoquer les voix entendues dans la cave, MICHAUX parle de « chuchotis », mot nouveau par lequel il veut exprimer qu’il n’a pas entendu de mots audibles, mais plutôt des chuchotements qu’il attribua tout de suite à des enfants.

     

    Très vite, il remonta au premier étage, dit-il, pour regarder, à partir de la terrasse, les maisons voisines derrière lesquelles pendait du linge d’enfant. Puis il redescendit au rez-de-chaussée et sortit dans la rue où - il s’en souvint un an ou deux après, suite à des contacts avec des journalistes, précisa-t-il -, il engagea la conversation avec une voisine autour de laquelle jouaient des enfants en bas âge.

     

    Le serrurier qui l’accompagnait a témoigné au cours de la même journée devant la Cour. Lui dit qu’il n’a pas vu d’enfants et qu’il ne se souvient pas avoir vu René MICHAUX avec des enfants. Mais il contredit carrément MICHAUX lorsqu’il parla de ce qu’il avait entendu dans la cave, au moment où MICHAUX lui avait demandé de descendre avec sa lampe de poche : « J’arrive près de Mr MICHAUX, je lui donne la lampe et c’est à ce moment que j’ai entendu trois à quatre mots puis une autre voix qui répondait. J’ai clairement entendu les voix, même si je n’ai pas compris les mots. C’était un ton normal, et j’ai pensé à des enfants qui jouaient. »
     

    Me BEAUTHIER (s’adressant au serrurier) : - Etiez-vous au courant que l’on recherchait deux petites filles ?
     

    Alain LEJEUNE (le serrurier) : - Bien sûr que non. Je ne vois personne ici qui, sachant qu’on recherchait des petites filles et ayant entendu ce que j’ai entendu, serait remonté sans chercher davantage. D’ailleurs, si Mesdames et Messieurs les jurés vont à Marcinelle visiter la cave, il faut prendre un enregistreur avec des voix pour le mettre à l’intérieur, et comme il n’y a aucune isolation...
     

    Me BEAUTHIER : - Vous avez remis les scellés à 12h00 ce jour là (NDLR : le 13 décembre 1995).
     

    Alain LEJEUNE : - Réellement je ne conçois pas quelqu’un qui cherchait des petites filles dans cette cache, qui puisse ressortir... Moi je ne savais pas.

    NDLR : Cette audition du serrurier a eu lieu l’après-midi, en l’absence de René MICHAUX, dont l’audition a occupé toute la matinée. Nous y revenons.

     

    Le Président (à René MICHAUX) : - Pourquoi n’est-ce que huit mois plus tard que vous parlerez de ces voix, dans un procès-verbal adressé au juge Connerotte, en date du 15 août 1996 ?

     

    René MICHAUX  :-Parce que dans un premier temps, j’ai vu des vêtements d’enfants sur une corde à linge et des enfants sur le trottoir.

    Mais très vite, dans sa déposition, René MICHAUX parle des confidences reçues, pas plus tard que juste avant le procès d’assises, le 29 février 2004, dans un café de Charleroi, de la part d’un certain MAFUCCI.

    Celui-ci était sorti de prison et avait parlé avec Daniel PINON, un co-détenu qui n’était autre que le frère de Gérard PINON (Gérard PINON avait loué son hangar de Lodelinsart à Michelle MARTIN, qui le sous-louait à WEINSTEIN).

    Selon MAFUCCI, Daniel PINON accusait son frère Gérard d’avoir aidé DUTROUX à enfouir le corps de WEINSTEIN à Sars-la-Buissière, car DUTROUX était incapable de conduire la grue LIEBHERR qu’il avait achetée quelques jours auparavant.

     

    René MICHAUX : - ... Et c’est moi qui ai parlé à MAFUCCI du 25 novembre 1995, puisque c’est ce que le dossier du juge LANGLOIS enseigne. Et MAFUCCI continua dans la foulée à parler des corps de JULIE et MELISSA qui, selon les dires de Daniel PINON, auraient été enterrées le même jour.

    « C’est ce que Georges ZICOT m’avait dit en décembre 1996 », rappela René MICHAUX. « Il m’avait dit que les petites étaient déjà mortes lorsque j’ai fait la perquisition du 13 décembre 1995, et que c’était PINON lui-même qui le lui avait dit. Cela m’a troublé. Je suis allé faire une déposition à Neufchâteau. Après il m’a répété cela une seconde fois. »

    On apprendra un peu plus tard, de la bouche du Procureur BOURLET, qui avait en main les procès-verbaux des déclarations de MAFUCCI et de Daniel PINON, que ni l’un ni l’autre ne reconnaissaient avoir parlé d’enfants, ni de JULIE, ni de MELISSA.

    Les réponses de MICHAUX aux questions posées par les membres du jury nous ont appris que le compteur d’eau, dans l’avant-cave (cave à charbon) était inaccessible vu qu’il était sous un tas de bois amassé jusqu’au plafond ; que René MICHAUX a fait couper l’eau, mais pas l’électricité vu la présence de nourriture dans le congélateur.

     

    Un juré :- De quelle façon était rempli le congélateur ?

     

    René MICHAUX  :- Je ne m’en suis pas inquiété. Je sais qu’il n’était pas vide, mais ça ne débordait pas. J’ai ouvert la porte de ce congélateur-bahut : il y avait des vivres. Et je l’ai refermée.

     

    Le juré : - Pourquoi n’avoir pas vidé le congélateur ?

     

    René MICHAUX  :- Ce n’est pas dans un congélateur que je pouvais trouver des éléments concernant la trace d’enfants.

     

    Un autre Juré  :- Vous cherchiez des enfants : pourquoi n’avoir pas crié les noms « Julie » et « Mélissa » ?

     

    René MICHAUX  : Je ne l’ai pas fait. J’ai demandé à mes collègues de se taire. FOSTIER descendait les escaliers de la cave, je lui ai dit « Tais-toi ». C’est à ce moment que les chuchotis se sont tus.

     

    Un autre Juré  : - Y avait-il un soupirail ?

     

    René MICHAUX  : Dans la cave avant, c’est une cave à charbon. Mais le soupirail avait été rebouché avec quatre blocs : c’était de fabrication récente.

    (NDLR : Les « chuchotis » venaient-ils, alors, de la rue ?)

     

    Des cassettes sur le palier

    "Après les perquisitions des 13 et 19 décembre 95, le dossier a été clôturé" [1], nous dit MICHAUX, au début de son audition. "La vision des cassettes n’a pu se faire immédiatement par manque de matériel et de temps. Donc je n’ai pas pu visionner les cassettes. Je les ai envoyées au CAVC (NDLR - Centre audio-visuel de la gendarmerie). Ces cassettes ont été récupérées par un collègue dans le courant du mois de janvier".

     

    Commentaire : C’est donc en invoquant le fameux prétexte tant de fois entendu (« manque de moyens ») que René MICHAUX justifie le visionnement différé de ces cassettes. Le résultat négatif de l’examen de leur contenu lui permit de déclarer à tous les services, le 9 janvier 1996, qu’il n’y avait rien à signaler, que les perquisitions chez DUTROUX, hormis la découverte de chaînes et de cadenas en lien avec la séquestration de ROCHOW, DIVERS et JADOT, avaient été entièrement négatives, et que l’opération Othello était suspendue.

    Mais suite aux questions de parties civiles (Mes BEAUTHIER et FERMON) et à l’audition, ce même jour devant la Cour, du serrurier Alain LEJEUNE, on découvre deux choses.

    -  Des cassettes ont été visionnées pendant la perquisition-même. Le serrurier, Alain LEJEUNE, a bien confirmé avoir vu des gendarmes en train de visionner des images sur le poste de télévision, pendant la perquisition du 13 décembre 1995. Pourquoi alors le témoin MICHAUX a-t-il dit, devant la Cour, que les appareils ne fonctionnaient plus chez DUTROUX ?

    -  Le manque de matériel pour visionner n’était pas la véritable explication. René MICHAUX a fini par déclarer que l’Adjudant Chef LEBLANC avait formellement interdit aux gendarmes de Charleroi de visionner les cassettes pour envoyer tout au CAVC.

     

    Un juré : - Il y avait quoi sur ces cassettes ?

     

    René MICHAUX : - Je n’en sais rien, elles ont été visionnées par le CAVC. Certaines ont été dupliquées. Les deux cassettes où on voyait la restitution d’un véhicule à DIVERS et ROCHOW, filmée au départ du mobilhome par Michelle MARTIN, ont été dupliquées.

     

    Me BEAUTHIER : Dans votre carnet, celui qui a été remis à la commission, vous dites qu’une des premières choses que vous voyez, ce sont les cassettes.

     

    René MICHAUX :- Oui, d’abord on fait le tour de la maison. Puis sur le palier du premier étage, on voit les cassettes. On ne peut pas les louper, vu qu’on est cinq à les voir. C’est donc une des premières choses à emporter. C’était important, car DUTROUX se faisait filmer dans certains ébats, vu qu’en 1985, ces histoires de cassettes existaient déjà.

     

    Me BEAUTHIER  : - Vous aviez donc déjà en tête qu’il pouvait y avoir, dans ces cassettes, des scènes pornos dans des films normaux ?

     

    René MICHAUX : -Oui.

     

    Me BEAUTHIER  :- Dans votre carnet, vous consignez que vous téléphonez directement au Substitut du procureur de Charleroi, Mme GOLDFISHER, qui remplace Mme TROCH.

     

    René MICHAUX  : - Oui, elle me demande de les emporter et de rédiger un procès-verbal initial [2].

     

    Me BEAUTHIER : Et pourquoi ce PV initial n’a-t-il pas été rédigé ?

     

    René MICHAUX : Cette rédaction est annulée par le Juge d’instruction LORENT, pour lequel je faisais cette perquisition, et qui nous dit que ces cassettes font partie de son dossier, puisque nous sommes à la recherche des images de la restitution de véhicule à ROCHOW et DIVERS. Car nous savions, par l’inspecteur de la police communale DE WINDT, qui avait interrogé DUTROUX le 6 décembre, que ces images existaient [3]. Donc il n’y avait pas besoin d’un PV à part.

     

    Me BEAUTHIER : - Le 1er décembre à 11h00, une communication téléphonique du commandant SCHOT (Chef du district de Charleroi) est donnée vers le BCR. Le compte rendu noté par le gendarme DEBLED est le suivant : « Suite aux perquisitions, une cinquantaine de cassettes video ont été saisies. Sur chaque fin de cassette, sont enregistreés des scènes porno filmées en direct. A contrôler (victimes reconnaissables ?) ». Nous sommes le 13 décembre, à 11h00, vous êtes toujours en train de perquisitionner. Comment le Commandant SCHOT est-il déjà au courant ?

     

    René MICHAUX  : - J’ai téléphoné probablement au moyen d’un portable pour demander qu’on m’apporte une lampe de poche et qu’un collègue, Mr DEMARCQ Yvon, vienne avec un appareil photographique. J’ai en même temps signalé à l’Adjudant Chef LEBLANC que, vu le désordre de la maison, on devrait revenir plus tard et terminer cette perquisition, et je lui dis qu’il y a une cinquantaine de cassettes...

     

    Me BEAUTHIER  : - Et vous dites, le 9 janvier qu’il n’y a rien à signaler...

     

    René MICHAUX  : - Je n’ai pas visionné les cassettes, on m’a dit que c’était négatif.

     

    Me BEAUTHIER  :- Combien y avait-il de cassettes ? Ici, monsieur le président, je demande que l’on puisse projeter l’inventaire fait lors de la rédaction du PV de perquisition. Y avait-il 90, 92,93, ou 97 cassettes ? On ne s’y retrouve pas ! Il est annoté à la main en dessous de la liste dactylographiée : "+ 2 super 8 + VHS Perdu de vue( Marc)", avec une astérisque.

     

    René MICHAUX  :- Les ajouts à la main, c’est de moi. Car le gendarme qui avait fait l’inventaire sur son ordinateur était en congé.

     

    Me BEAUTHIER  :- Et dans les cassettes rajoutées à la main avec une astérisque, on l’apprendra 4 ans plus tard, grâce à un enquêteur de Neufchâteau, il y a une scène de viol d’une jeune fille.

     

    René MICHAUX  :- Ca, c’est vous qui le dites. Mais les astérisques, c’est parce que j’ai rajouté à la main.

     

    Me BEAUTHIER  :- Mais il y a des astérisques devant beaucoup d’autres noms de cassettes de la liste dactylographiée.

    (NDLR - Celui qui a écrit ces astérisques savait donc ce qu’il y a avait dedans.) [4].

     

    Me BEAUTHIER : -Donc, 20 minutes après le début de votre perquisition, Mr SCHOT envoie un message, selon lequel il y a peut-être des personnes reconnaissables sur des morceaux de vidéo après des débuts de films normaux (...) Le 9 janvier on déclare que tout est négatif et qu’il n’ y a rien à signaler ... Mais bien plus tard en 1999, un gendarme de Neufchâteau vérifie le contenu d’une cassette Super 8 déposée au greffe depuis mars 1996. Et il s’aperçoit qu’après une interruption de six secondes, un extrait de film normal est suivi d’une série de vues des travaux de DUTROUX autour de la cache, dans la cave ; puis, après une interruption de plusieurs secondes, en poursuivant la vision jusqu’au bout, Mr BARTHELEMY, c’est ce gendarme, visionne le viol d’une jeune fille qui s’avérera être une jeune slovaque du nom de PALUSOVA.

     

    René MICHAUX : -C’est ce que tout le monde savait, c’est le modus operandi de DUTROUX tel qu’il était connu en 1985... Je n’ai pas rédigé de PV initial sur ordre du Juge LORENT, mes supérieurs refusent que je visionne et demandent au juge d’instruction une apostille pour faire visionner les cassettes au CAVC [5]... En 1996, un film vidéo 8 a été confié au laboratoire de la PJ de Charleroi. Il montrait le viol d’une jeune Slovaque, mais c’était en 96, pas en 1995...

     

    Me BEAUTHIER  :- Ca c’est une autre, elle s’appelle MACKOWA. Moi, je parle de l’enquêteur BARTHELEMY, qui a visionné cette cassette en 1999.

     

    René MICHAUX  :- J’ignore totalement ! Mr MORENO ne m’a jamais averti de cela (NDLR : Mr MORENO est attaché au CAVC).

     

    Me BEAUTHIER  : - Mais il s’agit de Monsieur BARTHELEMY !

     

    René MICHAUX  :- Monsieur MORENO ne m’a jamais expliqué cette scène avec PALUSOVA.

     

    Me BEAUTHIER  : - On ne vous a jamais tenu au courant du contenu des cassettes et vous êtes chargé, le 9 janvier, de dire à Grâce-Hollogne qu’il n’y a rien à signaler sur DUTROUX ? Voilà le mystère des cassettes de 1995. Et le 20 mars 1996 on rend tout à l’avocat de DUTROUX, Me DELLIS !...

     

    Le Procureur BOURLET : - ...Sauf cette cassette qui a été saisie par Mr MICHAUX et déposée au greffe. Pourquoi ?

     

    René MICHAUX : - Parce qu’il y a dessus la scène de restitution de véhicule par DUTROUX à ROCHOW et DIVERS, qui m’est signalée par Mr MORENO. Et il y a une autre cassette, sur laquelle il y a deux duplications. C’est ainsi que les video 8 sont saisies.

     

    Le Procureur BOURLET : - Deux cassettes qui filment la même chose ?

     

    René MICHAUX  : - Exactement : sur ces deux cassettes super 8 figurent la restitution des véhicules. Il y a deux films parce qu’il y a deux voitures restituées.

     

    Michel BOURLET : - Cela a trait à la séquestration de ROCHOW, DIVERS, JADOT, mais pas les cassettes dont Mr MICHAUX ne connaît pas le contenu !

    (...)

     

    Le Procureur BOURLET : -Les deux cassettes vidéo 8 ont été enregistrées à l’aide de quoi ?

     

    René MICHAUX : - Par une caméra, je suppose.

     

    Le Procureur BOURLET : - :- Vous n’avez pas saisi une caméra ?

     

    René MICHAUX  : - Oui, je crois me souvenir qu’il y avait une caméra, elle a été emportée.

     

    Le Procureur BOURLET : - Vous auriez pu vous en servir pour visionner.

     

    René MICHAUX  : il m’était interdit de visionner quoi que ce soit. Mon collègue DELPIERRE s’était installé devant un magnétoscope, et l’adjudant chef LEBLANC a fait tout stopper.

    Sur la problématique des cassettes, lire aussi "Zone d’ombre - Cassettes cachées ? Que sont devenues et que contiennent vraiment les cassettes saisies à divers stades de l’enquête ?" et, dans le livre collectif de l’Observatoire citoyen, Clés pour le procès Dutroux, Martin, Lelièvre, Nihoul - Aide-mémoire et réflexions citoyennes (Bruxelles, Couleur Livres, 2004), le chapitre consacré aux failles et zones d’ombre de l’instruction.

     

    [1] En fait, René MICHAUX envoie, dès le 9 janvier 1996 une note qui "informe" Grâce-Hollogne, avec copie aux BSR de Seraing et de Thuin, "de l’arrestation de DUTROUX (WEINSTEIN en fuite) suite à une détention illégale et arbitraire suivie d’un vol avec violences sur deux majeurs à Jumet". Il signale que des perquisitions ont eu lieu à Marcinelle : les résultats son négatifs pour OTHELLO, et positifs pour le dossier "vol". Il informe que dès lors l’Opération OTHELLO est suspendue. (Ce qui amènera tous les autres service à croire que DUTROUX était sous contrôle, mais que tout était négatif ! Subtil !) Or, à ce moment, MICHAUX ne connaît toujours pas le résultat du visionnement des cassettes vidéo saisies et transmises au CAVC (Centre audio-visuel de la gendarmerie à Bruxelles), résultats qu’il ne recevra que le 23 janvier 1996. MICHAUX, extralucide ? En tout cas, plus intelligent qu’on ne le croit !

     

    [2] NDLR - Un P.-V. initial est rédigé lorsque l’on découvre un fait infractionnel d’une nature différente de ce pourquoi on est mandaté. Puisqu’il s’agit d’une perquisition "sous prétexte de vol et de séquestration de ROCHOW, DIVERS et JADOT", on peut supposer que de nouveaux faits infractionnels ont été découvert par MICHAUX, en matière de mœurs par exemple !

     

    [3] L’inspecteur DEWINDT a bien évoqué ces images, mais c’était le 21 décembre 1995, lors d’un interrogatoire de Philippe DIVERS. Et s’il a fait mention de ces images, c’est parce que Michelle MARTIN lui avait remis une cassette video 8. Le Comité P n’a jamais pu faire la lumière sur les dates : ni sur celle de la remise, par Michelle MARTIN, de la cassette, ni sur celle de la transmission de cette cassette par DE WINDT à ses collègues de la BSR de Charleroi. (Cfr « La face cachée de l’enquête » par M. BOUFFIOUX et M.-J. VAN HEESWIYCK, Ed. Couleur Livres, p. 100)

     

    [4] Dans le même ouvrage (pp. 97 et svtes), Michel BOUFFIOUX et Marie-Jeanne VAN HEESWYCK analysent par le menu tout le cheminement des cassettes saisies chez DUTROUX le 13 décembre 1995. Nous vous conseillons cette lecture pour bien comprendre la chronologie et les invraisemblables incohérences qui entourent le visionnement de ces cassettes. Ainsi, les auteurs rappellent-ils les différentes déclarations de MICHAUX à propos des astérisques : « Quand nous sommes rentrés avec ces cassettes, nous en avons visionné quelques-unes en vitesse rapide sur notre unique appareil. L’astérisque, cela doit correspondre à celles qui ont été visionnées directement. ».

     

    [5] Ici, il ne faut pas négliger le rôle du parquet, ni celui du juge d’instruction. En fait, le lendemain de la perquisition, le 14 décembre 1995, MICHAUX a un entretien avec Mme TROCH dans son bureau à propos des cassettes que seul, un service de la gendarmerie à Bruxelles pourrait visionner. Mais ce service ne veut travailler que sur des copies. Mme TROCH et René MICHAUX vont alors trouver le Juge d’instruction LORENT, qui rédige une apostille adressée à MICHAUX pour envoyer les cassettes à Bruxelles, en tirer une copie et les faire visionner. Dans son apostille, il précise que si ces cassettes révèlent des indices de pédophilie ou de tout autre délit, il faut dénoncer les faits au parquet. (NDLR : voir le rapport de la Commission parlementaire). La gendarmerie aurait-elle manipulé le Juge et Mme le Substitut ?

     

     

    http://www.observatoirecitoyen.be/article.php3?id_article=221

     

     

    VOIR AUSSI:

     

    "gendarmes complices"

     

    http://www.pedopolis.com/pages/les-affaires/1996-affaire-dutroux/audition-de-rene-michaux.html

    michaux.jpg

     

     

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